The Problem We All Live With, Norman Rockwell, 1964.
(Illustration Look du 14 janvier 1964, pp.
22-23, Huile sur toile, 91,5/147,5 cm, Stockbridge, MA, The Norman Rockwell Museum)
Programme court Arte - A Musée Vous, A Musée Moi.
Libéré
des restrictions que le Saturday Evening Post imposait à ses couvertures, et stimulé par ses amis militants de
Stockbridge, Norman Rockwell inaugura ses collaborations pour le
magazine Look avec cette protestation contre le
racisme dans les Etats du Sud.
Le premier tableau que Rockwell proposa pour une double page de Look est l'un de ses plus mémorables. Le personnage
central – une petite écolière noire à la robe blanche immaculée
marchant dans la rue d'un pas décidé – constituait un défi
manifeste à sa réputation de peintre mièvre et léger. Si on peut,
à première vue, penser qu'il s'agit encore d'une des mignonnes
gamines ordinaires si chères à l'illustrateur, cette impression est
vite démentie par le graffiti et les éclaboussures de tomates
maculant le mur que longe la fillette, et par les quatre policiers
qui l'encadrent devant et derrière. Il s'agit en effet de Ruby
Bridges, la fillette de New Orleans qui était entrée en 1960 dans
une école jusqu'alors réservée aux Blancs. Elle se rendait à
l'école avec assiduité, faisant courageusement face à une violente
opposition raciste.
Ruby Bridges, escortée par des U.S. Marshals, quitte l'école élémentaire William Frantz, Nouvelle Orléans, 1960, sous les protestations des ségrégationnistes. Cette photographie, prise par un employé du U.S. Département de la Justice, appartient désormais au domaine public.
Ruby Bridges, escortée par des U.S. Marshals, quitte l'école élémentaire William Frantz, Nouvelle Orléans, 1960, sous les protestations des ségrégationnistes. Cette photographie, prise par un employé du U.S. Département de la Justice, appartient désormais au domaine public.
En 1964, son histoire était devenue célèbre. Robert Coles avait
publié un livre sur ses dessins qui révélait les ravages de la
ségrégation raciale sur les enfants afro-américains. En 1961, John
Steinbeck avait rapporté, dans son dernier livre Travel with
Charlie (titre français : Voyage avec Charley) les
injures haineuses et cruelles qui accueillaient chaque matin la
fillette, lorsqu'elle arrivait à l'école, escortée de policiers
fédéraux pour la protéger de l'hostilité des manifestants
racistes. En réduisant la taille de Ruby Bridges et en agrandissant
celle de ses protecteurs, Rockwell dramatisait la gravité de la
situation. Le blanc de ses vêtements en fait un symbole de
l'innocence confrontée au fléau des préjugés raciaux américains.
The Problem We All Live With marque l'apparition, à l'âge de soixante-dix ans, d'un « nouveau » Norman Rockwell, un artiste engagé dans les problèmes moraux de son temps qui met au service d'une croisade pour la justice sociale les aspects les plus attachants de ses œuvres passées.
The Problem We All Live With marque l'apparition, à l'âge de soixante-dix ans, d'un « nouveau » Norman Rockwell, un artiste engagé dans les problèmes moraux de son temps qui met au service d'une croisade pour la justice sociale les aspects les plus attachants de ses œuvres passées.
Barack Obama et Ruby Bridges, à la Maison Blanche, devant le tableau de Norman Rockwell.
Programme court Arte - Draw my life.
Un album jeunesse : Ruby tête haute, de Irène Cohen-Janca et Marc Daniau, Les Editions des éléphants, Paris, 2017.
© EstherProfesseur
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