Le 10 juin 1944, 642 habitants d'Oradour-Sur-Glane (à 20 kms au Nord-Ouest de Limoges), dont plus de 450 femmes et enfants (le plus jeune a 8 jours), sont massacrés par la deuxième division de la Waffen-SS, la Panzerdivision Das Reich, et leur village est réduit en cendres. Réponse belliqueuse aux harcèlements des résistants français qui retardent sa progression, alors que la division est attendue en renfort sur le front de Normandie où a eu lieu le Débarquement quelques jours auparavant, elle sème la terreur et la mort sur son passage. Il s'agit du plus grand massacre de civils commis en France par les armées allemandes.
Rares sont les rescapés, dont Jean-Marcel Darthout, 20 ans à l'époque, décédé en 2016 et dont le témoignage est audible ici, ou Robert Hébras, 19 ans en 1944 et dernier survivant, qui s'évertue à entretenir cette mémoire fragile à préserver.
Un village qui porte les stigmates de la barbarie nazie devenu lieu de mémoire.
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Chronologie des événements à Oradour.
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Rares sont les rescapés, dont Jean-Marcel Darthout, 20 ans à l'époque, décédé en 2016 et dont le témoignage est audible ici, ou Robert Hébras, 19 ans en 1944 et dernier survivant, qui s'évertue à entretenir cette mémoire fragile à préserver.
Rapporté dans l'ouvrage de Jean-Jacques Fouché (Oradour, Paris, Liana Levi, 2001, p.208), le récit de Roger Godfrin, 8 ans, seul écolier à échapper au massacre parce qu'il s'enfuit dès qu'il aperçoit les Allemands, inspire le roman jeunesse (abordable dès la 5e et à recommander à de petits lecteurs de 3e) L'Enfant d'Oradour, de Régis Delpeuch, chez Scrineo (Extrait p.123 ci-dessous).
Roman puissant autant par la force du récit que par l'aspect du témoignage historique, que vient enrichir un cahier documentaire, et qui interroge la posture du héros du point de vue de l'enfant.
- Et aujourd'hui, 17 août 1945, est un jour encore plus beau que les autres jours depuis la fin de la guerre. Aujourd'hui, le jeune héros d'Oradour-sur-Glane est revenu en Moselle !
A ces mots, et alors qu'un tonnerre d'applaudissements éclate, Roger se tourne vers son oncle, le cœur serré, le visage crispé, retenant ses larmes tant bien que mal.
- Qu'est-ce qui ne va pas, mon gars ? C'est gentil ce qu'elle a dit.
- Peut-être, tonton. Mais ce n'est pas vrai : je ne suis pas un héros. Je n'ai pas choisi d'être le gosse orphelin de Charly ni le petit rouquin rescapé d'Oradour-sur-Glane, comme on m'appelait là-bas ! Je préférerais que personne ne me connaisse ni à Limoges ni ici, mais que mes parents, mes sœurs et mon petit frère soient encore vivants.
Oradour n'a plus de femmes Oradour n'a plus un homme Oradour n'a plus de feuilles Oradour n'a plus de pierres Oradour n'a plus d'église Oradour n'a plus d'enfants. Plus de fumée plus de rires Plus de toits plus de greniers Plus de meules plus d'amour Plus de vin plus de chansons. Oradour, j'ai peur d'entendre Oradour, je n'ose pas Approcher de tes blessures De ton sang de tes ruines, Je ne peux je ne peux pas Voir ni entendre ton nom. Oradour je crie et hurle Chaque fois qu'un cœur éclate Sous les coups des assassins Une tête épouvantée Deux yeux larges deux yeux rouges Deux yeux graves deux yeux grands Comme la nuit la folie Deux yeux de petit enfant : Ils ne me quitteront pas. |
Oradour je n'ose plus Lire ou prononcer ton nom.Oradour honte des hommes Oradour honte éternelle Nos cœurs ne s'apaiseront Que par le pire vengeance Haine et honte pour toujours. Oradour n'a plus de forme Oradour, femmes ni hommes Oradour n'a plus d'enfants Oradour n'a plus de feuilles Oradour n'a plus d'église Plus de fumées plus de filles Plus de soirs ni de matins Plus de pleurs ni de chansons. Oradour n'est plus qu'un cri Et c'est bien la pire offense Au village qui vivait Et c'est bien la pire honte Que de n'être plus qu'un cri, Nom de la haine des hommes Nom de la honte des hommes Le nom de notre vengeance Qu'à travers toutes nos terres On écoute en frissonnant, Une bouche sans personne, Qui hurle pour tous les temps. |
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Jean Tardieu, "Oradour" (écrit en 1944), Les Dieux étouffés, 1946.
Out of Time, Captain America (2005), Scénario : Ed Brubaker, Dessin : Steve Epting, MARVEL. (ISBN : 978-2-8094-8145-7, p.157)
Drame franco-allemand de Robert Enrico, Le Vieux Fusil est sorti en salles en 1975 et a remporté trois prix à la cérémonie des Césars de 1976, avant d'être auréolé du César des césars en 1985. Il raconte la vengeance froide et méthodique d'un médecin, Julien Dandieu incarné par Philippe Noiret, engagé auprès des Résistants, dont la femme, jouée par Romy Schneider, et la fille ont été sauvagement assassinées au passage d'un escadron de soldats SS dans le château familial où elles s'étaient réfugiées, en pleine campagne. Ce film de justice expéditive (rape and revenge) ne laisse pas indemne face à la violence implacable de certaines scènes, dont celle où l'aimée est brûlée vive au lance-flammes ou celle de la découverte du massacre des villageois regroupés dans l'église puisque le scénario est fortement inspiré des événements d'Oradour-sur-Glane.
© EstherProfesseur
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